Login

Truies en groupe, maternité collectives Des investissements lourds qui poussent la production régionale à la baisse

Avec des prix bas et l’approche de la date butoir pour la mise aux normes en 2013, les éleveurs de porcs connaissent une période difficile. D’ici 2020, la production porcine devrait baisser de 6 %. Le regroupement entre éleveurs pour créer une maternité collective, permet de se consacrer uniquement à l’engraissement sur le site initial.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.


En 2009, les services économiques de la Chambre d’agriculture de Bretagne, en partenariat avec les partenaires de la
filière, ont identifié la mise aux normes pour les truies en groupes comme le facteur déterminant du niveau de
production régional. (© Terre-net Média)

Une enquête réalisée dans l’Ouest de la France a montré que la construction du logement pour les truies en groupes s’est accompagnée d’une restructuration plus ou moins importante de l’atelier porcin. L’obligation règlementaire de loger les truies en groupes a eu un effet secondaire : les éleveurs s’interrogent désormais sur la faisabilité et l’intérêt, économique et organisationnel, pour les maternités collectives. « Ces maternités leur permettraient d’investir à plusieurs sur un site de naissage et de devenir engraisseur sur leur site initial », résumait Yannick Ramonet (Chambre régionale d’agriculture de Bretagne) lors des 43Jrp à Paris en février 2011.

A lire :

Mise aux normes, retrait des aides et prix bas : les éleveurs tirent la sonnette d’alarme.

De fait, l’analyse des enquêtes menées sur le sujet des conduites des truies en groupes depuis 2000 en Bretagne a clairement montré que pour 20% des éleveurs interviewés, « la mise aux normes ‘bien-être’ représentait une motivation pour s’engager vers ce type d’élevage. Par ailleurs, 28% des éleveurs ont également exprimé leur volonté de ne plus investir sur le site initial ». Ainsi, « le logement des truies en groupes constitue une occasion pour regrouper l’ensemble du cheptel reproducteur sur un seul site, l’engraissement pouvant s’envisager ailleurs ».

Revoir la gestion de l'atelier

Reste que cela a pour principale conséquence d’obliger les éleveurs à repenser la gestion de leur atelier, voire de « réorganiser les exploitations ». Le premier écueil à surmonter est la perception sociétale d’une telle construction par rapport notamment à l’impact sur l’environnement. « Cette opposition est particulièrement marquée sur de nombreux projets de maternité collective pour lesquels la dimension de l’atelier de reproduction apparaît élevée » soulignait l’expert breton.

Le second est bien évidemment le coût d’un tel investissement, surtout en période de crise. « Compte tenu de la vétusté du parc bâtiment français et de la mise aux normes pour loger les truies gestantes, le coût total de la modernisation des bâtiments d’attente saille-gestation a été évalué à 666 millions d’euros en 2007 », précisait Yannick Ramonet. Cet investissement correspond à une augmentation des coûts production évaluée « entre 0,57 à 1,30 centimes d’euros par kilo ». Sauf que… dans les actes, le consommateur n’est pas prêt à payer plus pour mettre en place cette réglementation, d’autant plus aujourd’hui en période de crise et alors que le budget alimentaire reste la variable d’ajustement du budget des ménages. Donc être en conformité avec cette réglementation « bien-être », l’éleveur devra accepter « une baisse de son revenu. L’éleveur peut alors légitimement s’interroger sur l’intérêt de réaliser les investissements ».

Une production porcine en baisse de 6 % en 2020

En 2009, les services économiques de la Chambre d’agriculture de Bretagne, en partenariat avec les partenaires de la filière, ont identifié la mise aux normes pour les truies en groupes comme le facteur déterminant du niveau de production régional.
« Le scénario central s’appuie sur une accélération de la diminution du cheptel truie au cours de la période 2013-2015. Il conduit à une diminution de la production porcine de 6 % à l’horizon 2020 par rapport au niveau de production de 2007, l’augmentation de la productivité des élevages ne permettant pas de compenser la baisse du cheptel truie. Les hypothèses formulées dans cette étude économique sont confirmées par les enquêtes auprès des éleveurs. En Bretagne, 10 % des éleveurs dont la taille de l’élevage est inférieure à 150 truies affirment qu’ils ne vont pas réaliser les travaux pour loger les truies en groupes, et 23 % d’entre eux se posent encore la question de les réaliser », concluait Yannick Ramonet.

Pour aller plus loin

Conduite des truies en groupe :

- Des particularités à connaître 

- Veiller à bien maintenir la température dans les salles

- Trois options choisies par les éleveurs bretons

- Un lien entre agressivité et prolificité 

- Les performances de reproduction sont comparables

- Bien préparer la transition

- Nettoyage des porcheries - Une pénibilité du travail diminuée avec les buses moyenne pression

Ifip-Institut du porc : www.itp.asso.fr.

 

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement